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Naissance de Jésus
Naissance de Jésus
2. Les textes
Le Nouveau Testament contient deux récits de la naissance de Jésus : le premier au début de l'évangile de Matthieu (1/18 à 2/23,) le second au début de celui de Luc (1/5 jusqu'à 2/20). Dans ces deux évangiles, on ne trouve ensuite plus aucune référence ni allusion à Noël. Les évangiles de Marc et de Jean n'en disent pas un mot. Marc commence avec la prédication de Jean-Baptiste, puis avec le baptême de Jésus. Quant à Jean, il parle de la parole créatrice, puis de Jean Baptiste et enfin de Jésus. Ni l’un ni l’autre ne mentionnent le berceau ni l'enfance de celui qui porte et fait entendre cette parole. Leur point de départ est le surgissement d'une parole et non la naissance d'une personne.
En dehors des récits de Matthieu et de Luc, il n’y a pratiquement rien dans le Nouveau Testament sur la naissance de Jésus. L'apôtre Paul la mentionne une seule fois. Dans Gal. 4/4, il écrit que Jésus est né d'une femme (il emploie le mot gune, qui s'applique à une femme mariée, et non parthenos, qui désigne une jeune fille vierge). Il semble tout ignorer des circonstances de cette naissance. Il n'y fait en tout cas aucune allusion.
Cette discrétion est frappante et significative. À la différence de la résurrection partout présente, la nativité tient très peu de place dans le Nouveau Testament. Par rapport à Pâques, Noël y est secondaire, accessoire, presque dérisoire et anecdotique avant de devenir, beaucoup plus tard, une très grande fête chrétienne. Il est probable que de nombreux chrétiens du premier siècle, n’en ont jamais entendu parler. La prédication des apôtres ne donne nullement à la naissance de Jésus le rôle important que l’Église lui accordera un peu plus tard, en fait assez rapidement, dans sa théologie, dans sa catéchèse et dans ses célébrations. L’évolution se constate dès les évangiles apocryphes qui reprennent et amplifient les récits assez sobres de Matthieu et de Luc en leur ajoutant quantité de développement légendaires, plus ou moins pittoresques, parfois fantastiques.
André Gounelle
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