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Intégrisme
Au début du vingtième siècle, au sein du catholicisme, un courant dit « moderniste » entend assouplir la rigidité doctrinale de l’Église Romaine et en adapter l’enseignement à la modernité. Il préconise une étude historique de la Bible et dans le dogme il distingue la formulation, liée au contexte culturel, du fond ou de la substance.
Contre le modernisme (que Rome a condamné), les intégristes prétendent défendre « l’intégralité » du catholicisme. Selon eux, la « vérité » forme un bloc où tout se tient ; on la trahit en son ensemble quand on en modifie la moindre parcelle. Au souci moderniste d’intégrité, au sens d’honnêteté et de rigueur intellectuelles, répond la revendication d’une intégralité qui défend et maintient tout. Intègre et intégriste, ces deux mots voisins s’appliquent à des tendances contraires. La première se refuse à transiger avec la pensée et le savoir ; elle tient à une foi intelligente et informée. La seconde aspire à une religion intangible ; elle veut se soumettre et se conformer à la tradition établie sans rien réviser ni réformer. Aujourd’hui les intégristes sont hostiles aux changements, pourtant bien timides, introduits par Vatican 2.
Des attitudes semblables se rencontrent à chaque époque, dans les diverses religions ou idéologies. La peur d’infidélités graves et de compromissions dangereuses dégénère en une fermeture qui va parfois jusqu’au fanatisme. Analyser, distinguer, discerner, ne pas tout prendre ou tout rejeter massivement, voilà le principe d’une religion et d’une pensée critiques opposées à tous les intégrismes.
André Gounelle
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