signature

Recherche sur AndreGounelle.fr :

Loading


Accueil > Sur divers auteurs et livres

 

 

LA BIBLE SELON CASTELLION

 

Pendant longtemps les études sur Castellion ont porté surtout sur son refus de la violence religieuse et son combat pour la liberté de conscience [1]. Elles ne mentionnaient que brièvement son travail sur la Bible qui a, pourtant, été la grande affaire de sa vie, celle à laquelle il a consacré le plus de temps et d’effort. Il y avait quelques exceptions, mais elles étaient rares [2].

Les choses changent en 2001 avec un article écrit par Jacques Roubaud dans la Revue des Sciences Religieuses [3] . Jacques Roubaud, mathématicien et poète, venait de collaborer à la nouvelle traduction de la Bible, éditée par Bayard [4], qui associait pour chaque livre un spécialiste, exégète, historien ou linguiste responsable de l’exactitude de la traduction avec un écrivain chargé d’en assurer la qualité littéraire. Pour ce travail, Roubaud consulte des traductions anciennes et il tombe sur celle de Castellion. Il est frappé par sa qualité, il la signale dans l’article cité et il convainc Bayard de la rééditer. Grâce à lui, on découvre cette traduction régulièrement mentionnée mais rarement consultée et les spécialistes s’accordent à en reconnaître la valeur. Selon l’historien catholique de Fribourg (Suisse), Guy Bédouelle, en l’écartant « par préjugé confessionnel et surtout linguistique », on est passé à côté de ce qui aurait pu être en français une version de référence analogue à la Bible de Luther en allemand ou à la King James’ en anglais[5]. Des travaux se multiplient, ceux de Carine Skupien Dekens, de Marie-Christine Gomez-Géraud, de Nicole Gueunier par exemple [6]. Un déplacement s’opère. On n’oublie certes pas la tolérance religieuse, mais le travail et la réflexion de Castellion sur la Bible ouvrent un champ nouveau et fécond.

Castellion a établi et publié deux traductions de la Bible, faites à partir des manuscrits hébreux et grecs, la première en latin, publiée entre 1546 et 1551 et qui a connu plusieurs rééditions jusqu’au 18ème siècle[7] ; la seconde en français parue en 1555 et rééditée seulement en 2005 [8]. La version française ne décalque pas simplement la latine. Entre les deux, Castellion a repris et retravaillé les textes dans leur langue d’origine ; il a revu et remanié sa compréhension de plusieurs passages. Qu’est-ce qui caractérise ces traductions ? Sans prétendre être complet, je relève et signale cinq points, mis en valeur par la recherche récente, qui relèvent à la fois de la théologie et de la traductologie, autrement dit de la science de la traduction.

1. L’acculturation

Que signifie traduire ? Que cherche-t-on à faire quand on fait passer un texte d’une langue à une autre ? À cette question, la réponse de Castellion, même s’il ne la formule pas explicitement, est claire : traduire, ce n’est pas obliger le lecteur à quitter son monde pour entrer dans un autre monde, un monde étranger, celui du texte ; c’est faire entrer dans le monde du lecteur un texte qui vient d’ailleurs, d’un autre temps, d’une autre culture. C’est exactement l’inverse de ce qu’a tenté de faire André Chouraqui dans sa traduction [9]. Il ne s’agit pas de dépayser le lecteur, mais de transplanter le texte sans pour cela en modifier et encore moins trahir le sens. Castellion ne veut pas d’une traduction bourrée d’hébraïsmes et d’hellénismes. Par exemple, il n’écrit pas « holocauste » mais « brûlage ». Quand on dit qu’on brûle un animal ou un homme, on s’exprime à la manière d’aujourd’hui ; mais parler de « l’offrir en holocauste », c’est décalquer une langue ancienne et étrangère.

Dans sa version latine, Castellion opère ce qu’on pourrait appeler une « acculturation » ou une « inculturation » du texte, autrement dit, il le latinise[10]. Ainsi il traduit le grec aggelos (ange), par genius (dans le monde romain, les génies sont des êtres intermédiaires entre les grands dieux et les hommes, pas tout à fait divins, mais pas simplement humains). Pour le nom propre, imprononçable selon la tradition juive, qui désigne le Dieu d’Israël et le distingue des autres dieux, à savoir le tétragramme YHWH, que nos versions rendent soit par « Seigneur », soit par « Éternel », Castellion propose une transcription audacieuse et contestable : Jova, qui garde les consonnes de l’hébreu tout en ayant une forme latine qui évoque évidemment Jupiter (au génitif Jovis). Ça sent un peu le souffre et certains ont estimé que Castellion opérait un rapprochement excessif, peut-être sacrilège, entre la mythologie gréco-romaine et le monde biblique : la latinisation qu’il opère n’est-elle pas une paganisation ? À quoi Castellion répond qu’il n’y a pas de « langue de Dieu » ; on peut exprimer les choses divines dans n’importe quelle langue, pas seulement en utilisant des mots hébreux ou grecs [11].

2. Choix des mots

Castellion est très attentif au choix des mots. Le Nouveau Testament, utilise des termes qui appartiennent au vocabulaire de son temps et y ont un sens précis. Quand le christianisme les reprend, il les sacralise, il en élimine l’usage profane et les applique à des réalités ou à des cérémonies religieuses. Il leur donne de connotations qu’ils n’avaient pas auparavant. Castellion s’efforce de remonter au sens ancien et de le restituer quand c’est possible. Prenons le mot grec ecclesia qui a donné église ; pour les chrétiens une « église » est un corps religieux réunissant des gens qui partagent la même foi, qui ont des croyances, des cérémonies et des pratiques rituelles communes. Dans le monde grec, ecclesia désigne une réunion tout à fait profane, celle de gens qui se réunissent non pas pour rendre un culte ou pour former une confrérie religieuse, mais pour écouter une conférence, assister à une représentation théâtrale et surtout pour discuter des affaires de la cité. En latin, Castellion traduit ecclésia par respublica (assemblée publique) ; en français, dans les évangiles il écrit « communauté » (il précise, en note, « assemblée ») ; dans les épîtres il conserve « église », estimant sans doute qu’au temps des apôtres le glissement ou le changement de sens a eu lieu. De même, le verbe grec baptizein qui a donné « baptiser » ne veut initialement rien dire de plus que se plonger dans de l’eau, prendre un bain ou faire sa toilette. Aussi, Castellion traduit-il tout simplement « laver ». Dans sa version, à la fin de l’évangile de Mathieu, le Ressuscité ne dit pas à ses disciples « baptisez », mais « lavez toutes les nations au nom du Père du Fils et du Saint Esprit ».

Cette profanisation ou cette désacralisation du vocabulaire, opérée chaque fois que possible, me semble aller au-delà d’un simple choix linguistique et avoir une visée plus profonde [12]. Le Nouveau Testament, tel que le comprend Castellion, met en place non pas une religion du mystère et du surnaturel, mais une religion de l’habituel ou du banal. Dieu est présent, se manifeste et on doit le servir non pas dans des cérémonies spéciales, en marge de la vie courante, mais dans l’ordinaire, dans des comportements éthiques quotidiens. Castellion se situe ici dans la ligne des premiers réformés suisses qui rapprochaient le plus possible la célébration de la Cène d’un repas ordinaire celui qu’on prend tous les jours chez soi, au lieu de l’apparenter, comme les liturgies catholique et luthérienne, à un sacrifice solennel et sacro-saint. Castellion estime d’ailleurs qu’on ferait mieux de parler du « souper » que de la Cène. Pour les réformés, le sacré ne constitue pas un monde à part ; la présence de Dieu, la rencontre avec Dieu se situent au sein du quotidien.

3. Une Bible pour le peuple

Si Castellion destinait sa version latine de la Bible à des lettrés, au contraire il établit la version française pour le peuple, pour ceux qui n’ont pas fait d’études (les « idiots » dans le langage de l’époque). Il veut une Bible pour tous, quel que soit le degré de culture du lecteur. Il écarte des expressions savantes, oratoires, guindées et utilise la langue des petites gens, des paysans et des artisans, une langue qui ne manque ni de verdeur ni de saveur. Par exemple, quand il rencontre le solennel « en vérité en vérité, je vous le dis » qui introduit certaines paroles de Jésus, il le rend par un tout simple : « je vous l'assure ». Ce ne sont pas des « foules », mais des « tas de gens » qui entourent Jésus. Dans le sermon sur la Montagne, l’enseignement qui précède le « Notre Père » recommande à ses disciples d’éviter « les vaines redites « ; Castellion traduit : « quand vous priez, ne jasez pas trop » (un bon conseil à faire entendre aux réunions de prière qui pratiquent souvent un bavardage sacré, voire un sacré bavardage).

Cette volonté d’utiliser le langage courant, celui de la vie quotidienne des paysans et artisans, a beaucoup choqué les contemporains de Castellion. Beaucoup estimaient que seule convenait pour la Bible une traduction en style noble, joignant simplicité et majesté [13] , celui de la cour, du roi, des juristes, des universitaires et des classes supérieures de la société. On blâme Castellion de « faire parler Dieu comme tout le monde » [14] et non pas sur un mode sublime. Comme l’écrit l’éditeur Henri Estienne, « au lieu de chercher les plus graves mots et manières de parler […], cet homme s'est étudié à chercher les mots des gueux ou pour le moins tels qu’ils fissent amuser les lecteurs à rire »[15]. De même, Calvin lui reproche de « se jouer de l’Écriture et l’exposer en risée »[16]. Bayle rapporte le reproche adressé à Castellion d’utiliser des « termes rares et rampants » [17].

Cette traduction n’est cependant pas relâchée ni débraillée. Une inventivité parfois foisonnante de vocabulaire (Castellion n’hésite pas à forger des mots et des expressions) s’y accompagne d’une grande rigueur grammaticale, en particulier, ce qui est rare à son époque, dans la ponctuation. Plusieurs indices semblent indiquer que Castellion en la rédigeant pense à une éventuelle lecture publique et a le souci de produire un texte qui passe bien à l’oral (les «non instruits » ne savent pas lire).

De l’allure et du style de Castellion, je donne un seul exemple, la célèbre exclamation de l’Ecclésiaste (1,2) traduite en général par : « vanité des vanités, tout est vanité ». Castellion la rend ainsi : « Tout ne vaut rien, dit le prêcheur, tout ne vaut rien, du tout rien ». On n’a pas la réflexion désabusée d’un aimable sceptique, mais le cri tragique de quelqu’un aux prises avec le non-sens de sa vie et de son monde.

4. Les obscurités de la Bible

En la traduisant, Castellion constate que la Bible contient de nombreux textes obscurs dont le sens échappe au lecteur si savant soit-il [18]. Certains passages sont parfaitement clairs : ceux qui traitent de l’essentiel, à savoir de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain. D’autres, par contre, sont confus, ambigus, mystérieux. On n’arrive pas à déterminer ce qu’ils veulent exactement dire. Castellion signale difficultés et incertitudes. Elles peuvent d’être d’ordre philologique, venir des mots ou de la construction des phrases. Elles peuvent être aussi théologiques, quand on se heurte à des absurdités ou à des aberrations. Castellion ne prétend pas avoir réponse à tout et tout expliquer. Dans ses notes de traduction, il indique ce qu’il ne comprend pas ; il écrit parfois, par exemple, « je n’y vois goutte ». On l’accusera de favoriser ainsi, voire de cultiver, le scepticisme[19].

Sur cette question de l’obscurité de la Bible, en simplifiant un peu, en procédant de manière plus typologique que vraiment historique, on peut dire qu’au seizième siècle deux grandes thèses s’affrontent.

D’abord, celle des catholiques qui soulignent la complexité et les difficultés de la Bible. Elle est inintelligible, incompréhensible pour le commun des mortels. On ne peut pas la faire lire à tous les fidèles qui s’y perdraient. Une autorité ecclésiale, évêque, conciles ou papes, habilitée à en déterminer le sens et à décider de sa juste interprétation est donc absolument nécessaire au peuple chrétien ; on stipule que le croyant doit toujours la lire en communauté et sous le contrôle d’un confesseur ou d’un directeur de conscience.

Au contraire, les protestants tiennent beaucoup à la simplicité et à la limpidité de la Bible. Ils en sont convaincus certes, mais aussi ils en ont besoin ; c’est une pièce maîtresse de leur argumentation, puisqu’ils s’appuient sur la Bible pour contester le catholicisme romain et font appel à elle pour construire doctrine et Église. Reconnaître qu’elle est obscure les affaiblirait, les priverait de leur arme principale et saperait les fondements de leur Réforme [20].

Dans ce débat, Castellion prend une position singulière [21]. À Calvin qui, selon lui, affirme la parfaite clarté de la Bible [22], il répond : si le sens de la Bible est tellement évident, pourquoi écris-tu autant de volumes pour l’expliquer ?[23] Cette réplique foudroyante sera reprise par Bossuet dans sa polémique antiprotestante. Castellion se range aux côtés des catholiques en insistant sur l’obscurité de la Bible, mais il se sépare d’eux en ce qu’il n’en déduit nullement la nécessité d’un magistère ecclésiastique. Il en tire deux conclusions.

Premièrement qu’à côté et avec la Bible, le croyant doit utiliser cet autre don de Dieu qu’est la raison, l’intelligence, tout en ayant conscience qu’elle n’est pas infaillible [24]. Il ne suffit pas de savoir lire, il faut aussi apprendre à penser (ce qui est une critique implicite du sola scriptura quand on le réduit un slogan). Castellion estime même utile l’obscurité de la Bible, car elle oblige le croyant à exercer sa perspicacité et sa faculté de jugement [25].

Deuxièmement, on ne peut pas fonder sur la Bible (ni sur la raison) des dogmes ou des doctrines que tous les croyants devraient accepter. Par exemple, certains passages poussent à affirmer la trinité ou la prédestination ; d’autres, au contraire incitent à les nier. Nous n’avons pas les moyens de trancher et pourquoi trancher ? Les dix commandements, le service et l'amour du prochain sont des impératifs parfaitement clairs qui s’imposent absolument, sans discussion possible à tout chrétien. Pour le reste, « la religion doit être libre », écrit-il. Que chacun se fasse une opinion, aussi réfléchie que possible, et qu’il accepte que d’autres soient d’un avis différents, tout en étant quand même des frères dans la foi.

5. La Bible diverse

Les écrits et les textes bibliques présentent une grande diversité. Ils ne forment pas un bloc homogène. Ils ne sont pas tous de la même nature ni n’ont le même statut. Il faut en tenir compte et en faire une lecture et une appropriation différenciées en fonction de la catégorie à laquelle ils appartiennent. Leur autorité varie selon les cas. En simplifiant, je dirai que Castellion distingue essentiellement deux grands ensembles de textes [26] :

Premièrement, ceux qui relèvent de la révélation divine proprement dite (ou de la prophétie qui est une modalité de la révélation). Ils doivent être tenus pour « la parole même de Dieu », leur autorité est donc totale, indiscutable. Ils sont concordants. Il s’agit essentiellement, des impératifs, des commandements. Ils sont conformes à la raison et confirmés par elle[27]. Ce n’est donc pas uniquement la Bible et ce n’est pas toute la Bible qui est « parole de Dieu », mais seulement certaines de ses parties. Castellion a conscience de l’audace de cette affirmation qui dans le contexte de la Réforme risque d’être considérée comme blasphématoire. Il l’explique et se justifie longuement[28].

Deuxièmement, nous avons des témoignages et des instructions qui proviennent des hommes de Dieu de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ils ont pu se tromper. Ils n’ont pas tout écrit « sous la révélation de l’Esprit saint » ; ils se sont exprimés en se servant de leur mémoire (ainsi les disciples quand ils racontent les faits et gestes de Jésus) et de leur intelligence (ainsi les apôtres quand ils exposent des enseignements). Leurs réflexions et leurs propos sont liés à des situations qui ne sont plus les nôtres ; les reprendre tels quels dans un contexte très différent conduit à des erreurs[29]. Ils se contredisent parfois. Dans ce second ensemble, où se rangent récits et doctrines, nous avons des opinions humaines, pas toujours claires et univoques. Elles méritent qu’on les respecte, qu’on leur prête une très forte attention, qu’on en fasse le plus grand cas. Mais on tombe dans la superstition quand on les considère comme « parole de Dieu ».

La Bible est donc à la fois parole humaine et parole divine. Tantôt Castellion a tendance à répartir les textes entre ceux qui sont divins (les commandements) et ceux qui sont humains (récits et doctrines). Tantôt, il considère qu’est divin le fond (ce dont parle le texte, la res) et qu’est humaine la lettre (la manière dont le texte parle de la res ), ce qui devrait détourner des arguties et des disputes théologiques sur les mots et expressions de la Bible [30].

Conclusion

Son travail et sa réflexion sur la Bible conduisent Castellion à préconiser la pratique de l’examen critique et un certain relativisme doctrinal. Aux calvinistes aussi bien qu’aux catholiques, il reproche de tomber dans la « témérité de l’affirmation » [31] au lieu de pratiquer « l’art de croire et de douter, de savoir et d’ignorer » (c’est le titre de son dernier livre resté à l’état de brouillon). Sa compréhension de la Bible s’articule avec son combat pour la tolérance. « Si les chrétiens doutaient un peu d’eux-mêmes», écrit-il, « ils ne commettraient pas tous ces meurtres »[32].

André Gounelle
Paris, communication à une table ronde, novembre 2015



[1] Est caractéristique à cet égard l’ouvrage bien connu de Stefan Zweig, Conscience contre violence (1936), Grasset 1946, réédition Castor Astral, 2004, un très beau livre mais sans grande valeur historique.

[2] On trouve une esquisse historique des recherches sur Castellion dans Carine Skupien Dekens, Traduire pour le peuple de Dieu, Dooz, 2009, p 18 à 23. Voir également Valentine Zuber, « L’invention d’un héros du protestantisme libéral » in Marie-Christine Gomez-Géraud (éd.), Sébastien Castellion : des Écritures à l’écriture, Classiques Garnier, 2013, p. 36-40.

[3] Jacques Roubaud, "Traduire pour les idiots : Sébastien Castellion et la Bible", La revue des sciences religieuses 2001/3 ; repris en préface de La Bible, nouvellement translatée par Sébastien Castellion (1555), Bayard, 2005.

[4] La Bible , Bayard, Mediaspaul, 2001.

[5] Guy Bédouelle, « Castellion et sa bible en français courant », Cahiers Évangile Supplément, décembre 2008, 146, p. 55. Cf. la préface de Pierre Gilbert à la réédition de la Bible nouvellement translatée, Bayard, 2005, p. 46.

[6] Voir les références dans la bibliographie publiée dans l’ouvrage dirigé par Marie-Christine Gomez-Géraud, Sébastien Castellion : des Écritures à l’écriture, Classiques Garnier, 2013.

[7] Biblia interprete Sebastiano Castalione, Una cum eiusdem annotationibus , Bâle, Oporinus, 1551.

[8] La Bible nouvallemment translatée avec la suite de l’histoire depuis les tems d’Esdras jusqa’aux Maccabées a depuis les Maccabées jusqu’à Christ : item avec des Annotacions sur les passages difficiles par Sebastian Chateillon, Bâle, Herwagenn, 1555. Réédition avec une orthographe légèrement modernisée, Bayard, 2005.

[9] La Bible , Desclée de Brouwer, 2003.

[10] Dans sa Préface au Moses latinus de 1546 (texte dans Sébastien Castellion : des Écritures à l’écriture », p. 40), Castellion écrit : « J’ai entrepris de faire parler Moïse en latin comme il aurait parlé s’il s’était exprimé dans cette langue ». Renan reprochait à la traduction de Castellion d’avoir voulu être « cicéronienne » et, du coup, d’avoir altéré « la couleur de l’original » ; Ferdinand Buisson, Sébastien Castellion. Sa vie et son œuvre, Hachette, 1892, Droz, 2010, 1, p. 315.

[11] Josef Eskhult, « Castellion, traducteur de la Bible latine in Sébastien Castellion : des Écritures à l’écriture, p. 119.

[12] Ce que suggère Ferdinand Buisson, op. cit. 1, 317. Dans une perspective un peu différente, et avec beaucoup de prudence, Marie-Christine Gomez-Géraud parle « d’une forme de désacralisation du nom de Dieu » (« Des noms pour Dieu » in Sébastien Castellion : des Écritures à l’écriture, p. 196.

[13] Voir Carine Skupen Dekens, Traduire pour le peuple de Dieu , p. 276.

[14] J’emprunte cette expression à Nicole Gueunier « Castellion écrivain quand il traduit les prophètes », Sébastien Castellion : des Écritures à l’écriture, p. 179.

[15] Cité d’après Carine Skupen Dekens, Traduire pour le peuple de Dieu, p. 179, note.

[16] Voir la préface du Nouveau Testament de Genève (1560), citée par Ferdinand Buisson, Sébastien Castellion. Sa vie et son œuvre, 2, p. 251.

[17] Josef Eskhult, « Castellion, traducteur de la Bible latine » in Sébastien Castellion : des Écritures à l’écriture, p. 131.

[18] De l’art de douter et de croire, d’ignorer et de savoir , La Cause, 1996, p. 87-88. Cf. Traité des hérétiques, Ampélos, 2009, p. 118.

[19] Ferdinand Buisson, Sébastien Castellion. Sa vie et son œuvre, 2, p. 259.

[20] Voir par exemple la position de Luther dans Marc Lienhard, Martin Luther, un temps, une vie, un message. Le Centurion, Labor et fides, 1983, p. 327-328.

[21] Voir Jean-Pierre Deville « L’herméneutique de Sébastien Catellion » in Sébastien Castellion : des Écritures à l’écriture, p. 310-312 et Nadia Cernogora, « Rhétorique et théologie », ibid., p.333-336

[22] Contre le libelle de Calvin , Éditions Zoé, 1998, p. 97. Sur la position de Calvin, un peu plus (mais pas beaucoup) nuancée que ne le dit Castellion (il admet, comme Luther, des obscurités de détail), voir Richard Stauffer, Dieu la création et la providence dans la prédication de Calvin , Peter Lang, 1978, p. 57-58,

[23] De l’impunité des hérétiques , Droz, 1971, p. 264. Voir Nadia Cernogora, « Rhétorique et théologie », ibid, p. 333-336).

[24] De l’art de douter… , p. 99-103.

[25] De l’art de douter … , p. 89-90.

[26] De l’art de douter… , p. 63-64. En fait Castellion distingue quatre sortes de textes, mais du point de vue qui est ici le nôtre, on peut les ramener à deux.

[27] De l’art de douter… , p. 84, 88.

[28] De l’art de douter , p. 62, 66-73.

[29] Voir le texte cité en note par Carine Skupen Dekens, Traduire pour le peuple de Dieu, p. 53.

[30] De l’art de douter … , p. 65, 85, 90-93, 125.

[31] De l’art de douter ... , p. 76.

[32] De l’art de douter … , p. 78.

feuille

 

André Gounelle

Professeur émérite de la faculté de théologie protestante de Montpellier

Webmaster : Marc Pernot