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La déclaration de foi de l'Église Réformée de France
1. Historique
Les réformés divisés
Pour les réformés français, le dix-neuvième siècle a été une période de vives discussions et de forts affrontements. Leurs désaccords se sont traduits par des séparations et des fractionnements. Ce processus a été favorisé par l'absence d'une instance qui aurait pu organiser et arbitrer les débats, puisque les gouvernements successifs, jusqu'à la fin du Second Empire, n'ont pas autorisé la tenue de synodes. Il paraît cependant peu probable que des synodes auraient pu maintenir l'unité réformée; celui de 1872 en a été en tout cas incapable.
De manière schématique, on peut indiquer trois conflits majeurs qui ont entraîné la formation de plusieurs groupes d'Églises chez les réformés français.
Le premier différend porte sur les relations de l'Église avec l'État. Jusqu'en 1905, les pasteurs sont payés par l'État, les Facultés de Théologie font partie de l'Université publique et le culte protestant est subventionné. Certains tiennent beaucoup à ce lien. D'autres, au contraire, le refusent et se séparent des Églises dites concordataires pour créer, en 1848, des Églises réformées libres, c'est à dire sans attache avec l'État.
Le second affrontement est lié aux mouvements de réveil qui se succèdent en France durant tout le dix-neuvième et une partie du vingtième siècle. Par "réveil", il faut entendre une montée du piétisme et d'une religion où l'émotivité l'emporte sur la réflexion et l'enthousiasme sur la mesure. Ces mouvements de réveils sont souvent mal accueillis par les protestants traditionnels et mal acceptés dans les églises où ils dominent. Ceux que ces mouvements touchent se groupent donc dans des églises distinctes. Le cas des méthodistes est caractéristique. Initialement, ils veulent "réveiller" l'Église Réformée; très vite, ils sont conduits à créer des paroisses séparées.
La querelle la plus grave oppose les orthodoxes et les libéraux. Les premiers veulent maintenir les doctrines du seizième siècle et tiennent à une Église qui conserve et protège son identité séculaire. Les seconds plaident pour une religion ouverte au monde moderne et veulent une Église qui s'adapte aux situations nouvelles. En 1872, a lieu le premier synode depuis la légalisation du protestantisme en France. La divergence entre orthodoxes et libéraux se manifeste dans un débat sur l'adoption d'une Déclaration de foi. Beaucoup de libéraux auraient pu à la rigueur accepter le texte proposé, mais ils refusent qu'on en rende obligatoire la signature par les pasteurs et qu'on lui donne force de loi. Le vote qui intervient (61 voix pour et 45 contre la Déclaration de foi) conduit à la rupture ecclésiastique entre orthodoxes et libéraux. Après la séparation de l'Église et de l'État, en 1905, ils constituent des Unions d'Églises différentes.
Vers une Église Réformée unie*
En 1914, les réformés se répartissent en quatre Unions d'Églises rivales: les Églises libres, les Églises méthodistes (qui sont, surtout en France, très proches de la famille réformée, même si, à proprement parler, elles ne lui appartiennent pas), les Églises Réformées (à tendance plutôt libérale), les Églises Réformées Évangéliques (à tendance plutôt orthodoxe).
Ce fractionnement, ressenti depuis le début comme une faiblesse, un échec et un malheur, apparaît de plus en plus absurde au fur et à mesure que certains désaccords perdent de leur force. La séparation de l'Église et de l'État en 1905 fait que les Églises réformées sont désormais toutes "libres". Elles collaborent au sein de la Fédération Protestante de France (créée en 1909) et au moment de la guerre où l'aumônerie militaire leur est commune. Les styles de piété se rapprochent. Sous l'influence du symbolo-fidéisme d'Auguste Sabatier et d'Eugène Ménégoz, du néo-criticisme d'Henri Bois, du christianisme social et un peu plus tard du barthisme, les débats théologiques évoluent, se déplacent et les querelles de naguère semblent sinon dépassées, du moins dépassables.
À partir de 1933, des négociations s'engagent entre réformés et réformés évangéliques. Elles s'étendent progressivement aux quatre Unions d'Église et aboutissent en 1938 à la constitution de l'Église Réformée de France dont le premier synode a lieu en novembre 1938. Il se tient symboliquement dans le temple du Saint-Esprit à Paris où avait eu lieu en 1872 le synode de rupture. La réunification n'est cependant pas totale. Si les Églises réformées entrent massivement dans la nouvelle Église Réformée de France, par contre des minorités non négligeables de libristes, de méthodistes, et surtout de réformés évangéliques refusent "l'unité" et maintiennent des Églises séparées (la principale est l'Église Réformée Évangélique Indépendante). Il ne faut pas oublier cette fracture persistante, qui demeure une blessure.
La Déclaration de foi
Dans le processus de réunification, la Déclaration de foi a joué un rôle important. Elle a donné lieu à des discussions, d'abord sur son principe qui a été vite admis par tous, ensuite sur sa formulation (elle a été élaborée par des commissions mixtes), enfin sur sa fonction et plus précisément sur ce que signifiait y adhérer. Seuls les ministres doivent la signer, et on a adopté un "préambule" qui leur précise :
Vous lui donnerez votre adhésion joyeusement, comme une libre et personnelle affirmation de votre foi. Sans vous attacher à la lettre de ses formules, vous proclamerez le message de salut qu'elles expriment. Ainsi sera maintenue la prédication fidèle de l'Évangile de Jésus-Christ selon le témoignage apostolique et conformément à la tradition de foi et de vie chrétienne que nous avons reçue de nos Pères.
En 1872, l'usage de la Déclaration de foi avait plus divisé que son contenu. De même en 1938, cette formule d'adhésion a posé plus de problèmes que le texte lui-même. Les réformés évangéliques qui ont refusé d'entrer dans l'Église Réformée de France l'ont fait en grande partie à cause de l'expression "sans vous attacher à la lettre de ses formules" qui leur a semblé ouvrir la porte à bien des dérives. Mais, sans cette formule, de nombreux réformés n'auraient pas pu donner leur adhésion.
La Déclaration de foi de 1938 reprend bien des éléments de celle de 1872; elle la modifie sur quelques points sensibles et surtout elle lui apporte des compléments importants. C'est autour d'elle et en grande partie grâce à elle que s'est faite la réunification. Deux éléments lui donnent un grand poids.
D'abord, pour l'Église Réformée de France, elle représente un contrat fondateur, un pacte par lequel les différents partenaires de l'unification se sont engagés les uns à l'égard des autres. D'éventuelles modifications, voire l'adoption d'une nouvelle Déclaration de foi (on en parle parfois) supposeraient donc, par loyauté, que l'on vérifie soigneusement que ne soient pas lésées ou écartées des minorités qui ont renoncé à leur autonomie pour entrer dans l'Église Réformée de France.
Ensuite, depuis plus de cinquante ans, les réformés se sont largement reconnus en cette Déclaration de foi. Elle exprime les convictions qui les rassemblent. Elle leur a permis de vivre et de travailler ensemble. Elle les a aidés à progresser et à avancer. Loin de peser sur eux et de les contraindre, elle a été une force qui a contribué à leur dynamisme. Ce texte n'a certes qu'une valeur relative; il n'est qu'une des "expressions successives de la foi chrétienne". Il n'en demeure pas moins qu'il a joué et joue un rôle positif; il a été et continue à être un bon instrument dans et pour la vie de notre Église. D'où l'intérêt pour ses ministres, ses responsables et pour chacun de ses membres de la connaître, de l'étudier, et de la pratiquer.
2. Commentaire
La Déclaration de foi de l'Église Réformée de France est un texte qui a été longuement mûri et soigneusement élaboré. Si certaines de ses expressions ont vieilli, il n'en exprime pas moins avec précision un ensemble cohérent et équilibré de convictions. Le commentaire qui va suivre, sans prétendre être complet, voudrait en souligner, en expliquer, parfois en prolonger les principaux points.
1. Prière et principes
La Déclaration s'ouvre par une action de grâces, et s'achève par une adoration. La foi, en effet, ne se résume pas à des définitions théologiques (ce que la théologie protestante classique appelle la fides quae creditur, autrement dit, ce que l'on croit, les croyances que l'on professe). Elle est, "avant toutes choses", relation vivante avec Dieu (ce que l'on nomme la fides qua creditur, autrement dit, l'amour de Dieu et la confiance en Jésus Christ qui habitent le croyant).
En commençant et en terminant par une prière, la Déclaration de foi souligne que les principes qui décident de l'enseignement de l'Église Réformée, de son organisation et de son action n'ont de sens qu'à l'intérieur d'une spiritualité qui les anime et les éclaire. À l'inverse, toute spiritualité doit se traduire par des affirmations doctrinales, des structures ecclésiales ainsi que par des pratiques éthiques et sociales. La piété, la théologie, la discipline (par quoi il faut entendre les règlements ecclésiastiques) et l'engagement vont ensemble, s'appellent mutuellement, s'influencent réciproquement. Toute dissociation serait ruineuse et un compartimentage aurait de fâcheuses conséquences.
En terminant par une adoration, qui reprend Éphésiens 3, v. 20 et 21, la Déclaration de foi manifeste le caractère foncièrement biblique de la piété réformée (de même, dans l'action de grâce initiale, on peut relever l'expression "Père des miséricordes", qui vient de 1 Corinthiens, 3, v.21).
2. Le "Dieu souverain" et le "Christ sauveur"
La bipolarité
La foi réformée a deux pôles ou deux centres : Dieu qui est souverain et le Christ qui est sauveur. La formule qui ouvre la Déclaration de foi souligne cette bipolarité. La confession ne mentionne pas seulement Dieu ou seulement le Christ, mais les deux ensemble. Il existe des gens, au demeurant parfaitement respectables, qui croient en Dieu sans se référer au Christ et d'autres, non moins estimables, qui sont attachés à Jésus mais ne se réfèrent pas à Dieu. Il n'est pas question de les juger, encore moins de les condamner, mais il faut bien constater qu'ils ne s'inscrivent pas dans la perspective indiquée par la Déclaration de foi.
La souveraineté de Dieu
La Déclaration de foi affirme, d'abord, la souveraineté de Dieu. On peut comprendre cette souveraineté de diverses manières. Pour les uns (ainsi A. Lecerf ou P. Marcel), elle signifie que Dieu gouverne toutes choses et décide de chaque événement; il n'existe et n'arrive que ce qu'il veut. D'autres (comme E. Brunner) pensent que tout est possible à Dieu, mais qu'il n'exerce pas sa toute puissance pour laisser ses créatures libres; aussi y a-t-il dans le monde quantité de choses et d'événements contraires à sa volonté; il les laisse se produire parce qu'il n'est pas un despote et qu'il ne veut pas faire de nous des marionnettes qu'il manipulerait à sa guise. Certains (W. Monod, par exemple), enfin, estiment que parler de la souveraineté de Dieu veut dire que sa puissance d'amour finira pas l'emporter sur toutes les autres et qu'elle aura le dernier mot dans notre vie et dans l'histoire du monde. Avec sagesse, la Déclaration de foi ne tranche pas ce débat et n'exclut aucune de ces interprétations. Elle n'emploie pas l'expression "toute puissance", dont le sens est controversé* et dont les fondements bibliques ont été contestés. Elle préfère parler de la souveraineté de Dieu et la citation qui la termine insiste sur la puissance divine (elle exclut donc l'idée d'un Dieu impuissant).
Le Christ sauveur
La Déclaration de foi mentionne le Christ essentiellement comme sauveur (seule exception, le paragraphe qui précède l'adoration finale fait allusion au fait qu'il est, selon Ephésiens 1, v.22, et 5, v.23, le "chef" de l'Église). Le salut vient délivrer l'être humain de sa "déchéance"; on dirait peut être plutôt aujourd'hui, comme d'ailleurs au seizième siècle, de son aliénation*, autrement dit du fait qu'il est abîmé, détérioré, gâté et séparé de Dieu. Notons que la Déclaration de foi évite le mot "péché"* (terme certes biblique, mais qui prête à malentendus*); elle dit plutôt "déchéance" et "offenses".
Il y a plusieurs manières de décrire le salut*. Les uns soulignent qu'il nous dispense de la punition méritée par nos fautes et nous délivre du poids de notre culpabilité. D'autres mettent l'accent sur la victoire remportée sur la mort et donc sur la résurrection. Certains insistent davantage sur la libération par rapport aux puissances de ce monde (y compris économiques, politiques et sociales) qui nous asservissent à des logiques absurdes, dégradantes et meurtrières. La Déclaration de foi ne choisit pas entre ces interprétations qui d'ailleurs ne s'excluent pas. Elle mentionne le pardon, la nouvelle naissance, la vie éternelle, le triomphe du Christ sur les forces négatives.
La "révélation centrale"
Pour la Déclaration de foi, au centre de l'Évangile et à la source de la foi chrétienne, se trouve l'affirmation de Jésus à Nicodème (Jean 3/16) : "Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle". Cette citation appelle deux remarques.
1. Ce verset souligne que la venue et l'œuvre du Christ sont dues à une initiative de Dieu. Il a exercé sa souveraineté en nous envoyant en Christ un sauveur. Il n'y a donc pas conflit ou tension entre les deux pôles de la confession de foi. La souveraineté de Dieu ne s'oppose pas à sa miséricorde; elle s'exprime dans ce don de son amour qu'est le Christ.
2. Pour la Déclaration de foi, ce verset exprime "la révélation centrale" de l'Évangile*. Il commande la lecture et l'interprétation de l'ensemble de la Bible. Autrement dit, il constitue ce que les théologiens appellent dans leur jargon "le canon dans le canon". Canon veut dire règle. Jean 3/16 donne la règle d'une lecture fidèle des Écritures que l'on appelle canoniques, parce qu'on "reconnaît en elles la règle de la foi et de la vie".
3. Foi et liberté
Une foi libre et une liberté croyante
La Déclaration de foi affirme que l'Église Réformée se fonde sur des "principes de foi et de liberté". Dans un passé récent, les courants antireligieux ont eu tendance à opposer les deux termes; ils considéraient qu'un libre penseur est forcément un incroyant et estimaient que le croyant aliène sa liberté de penser et d'agir. Au contraire, pour le Nouveau Testament, la foi en Christ rend libre. "Là où est l'esprit du Seigneur, là est la liberté", écrit Paul (2 Cor. 3/17). Dans un de ses plus beaux livres, Le traité de la liberté chrétienne, Martin Luther souligne que cette liberté de la foi nous rend serviteurs par amour, non par contrainte.
La foi, telle que le protestantisme la comprend, n'implique pas l'obéissance à une hiérarchie ecclésiastique ni la soumission à un magistère doctrinal. Au contraire, elle appelle chacun à devenir responsable. L'Église Réformée entend favoriser une foi libre et une liberté croyante. Une foi libre parce que cette foi développe une conviction personnelle (et non imposée du dehors par des autorités religieuses). Une liberté croyante parce que cette liberté n'est pas laissée à elle-même sans référence, mais que la foi lui donne une orientation.
Liberté et communauté
Cette liberté ne signifie pas que chacun aurait à se débrouiller tout seul dans son coin, sans se préoccuper des autres. L'Église Réformée donne des indications, des explications, elle publie des documents qui aident à se déterminer en connaissance de cause. Les communautés paroissiales offrent la possibilité de rencontres, de discussions et de débats qui permettent de tenir compte des réflexions des uns et des autres. La liberté ne condamne pas à l'isolement. Au contraire, elle s'exerce dans le dialogue, et l'écoute mutuelle.
L’attitude de Luther durant son procès paraît à cet égard exemplaire. Il se dresse contre les autorités de l'Église et de l'État au nom de sa conscience, c’est-à-dire au nom de la conviction née en lui à la lecture de la Bible. “Je ne me rétracterai, dit-il, que si l’on me persuade par les textes de l'Écriture et par des raisons claires”. Toutefois, il ne refuse pas d’écouter les autres, loin de là. Il accepte la discussion, demande qu'on lui explique en quoi il se trompe. Il ne refuse pas le dialogue et une recherche en commun, mais il ne veut pas démissionner, abdiquer sa responsabilité et s’en remettre au jugement des experts et des autorités ecclésiastiques.
La pluralité
La notion de liberté appelle celle de "pluralité". À l'intérieur de l'Église Réformée de France, il existe plusieurs courants théologiques. On a donné des exemples de cette diversité plus haut à propos de la notion de souveraineté de Dieu et de la conception du salut. On demande aux uns et aux autres de s'accepter, de se respecter, de s'écouter mutuellement, d'entrer dans un dialogue positif et ouvert avec ceux qui soutiennent des thèses différentes. L'unité de l'Église ne conduit pas à l'uniformité des opinions, des engagements, des pratiques de ceux qui en font partie. Elle consiste dans un bon usage des différences.
Cette pluralité n'est cependant pas sans limites. La Déclaration de foi a précisément pour fonction de formuler des convictions et des orientations communes à tous. Elle indique les lignes directrices de la prédication, de l'enseignement, du culte et de l'action de l'Église Réformée. Dans cette perspective, certains distinguent le pluralisme (qui admet toutes les positions quelles qu'elles soient) de la pluralité (qui accepte un éventail de positions, à l'intérieur de limites indiquées). Ainsi, la Déclaration de foi autorise des conceptions différentes de la puissance de Dieu ou du salut que le Christ nous apporte. Par contre, elle ne donne pas droit de cité dans notre Église à l'affirmation d'un Dieu qui n'agirait pas d'une manière ou d'une autre dans le monde ou d'un Christ qui n'aurait rien à voir avec notre salut. Si on admet cette distinction, l'Église réformée se caractérise plus par la pluralité que par le pluralisme.
4. Tradition et novation.
L'héritage
L'Église réformée de France se sait héritière. Elle est issue d'une longue histoire qui a commencé bien avant le seizième siècle. La référence au symbole dit des apôtres (les premières versions datent du quatrième siècle et la formulation définitive du huitième), aux symboles œcuméniques(c'est-à-dire ceux de Nicée-Constantinople et d'Athanase rédigés au cinquième siècle) le montre bien. Ce passé n'appartient pas seulement aux Églises catholiques et orthodoxes; les protestantes s'y enracinent également.
Dans cet héritage, que reconnaît et assume la Déclaration de foi, la Réforme occupe une place privilégiée. Sans négliger Luther et sans oublier les anabaptistes, notre Église, comme son nom l'indique*, se rattache au courant "réformé" qu'ont suscité et animé au seizième siècle des hommes comme Zwingli, Farel, Bullinger, Calvin, Bèze qui sont ses "pères". Dès ses origines, ce courant a adopté de nombreuses confessions de foi (chaque église ou groupe d'églises rédigeait la sienne) et aussi des catéchismes qui avaient à l'époque une fonction comparables. La Déclaration de foi mentionne tout particulièrement la Confession de La Rochelle*, dite aussi Confessio gallicana. Elle a été travaillée, à partir d'un projet rédigé par Calvin, au synode de Paris en 1559 et adoptée dans sa version définitive à celui de La Rochelle en 1571. Avec le Catéchisme de Heidelberg (1563) et la Confession helvétique postérieure (1566), elle est l'un des documents les plus représentatifs de la tradition réformée.
Les réformés ont été soumis, en France, à de dures persécutions jusqu'à la fin du dix-huitième siècle. Dans leur histoire et leur mémoire, des événements comme la Saint Barthélemy et la période du "désert" qui a duré presque un siècle ont une importance comparable, à certains égards, à celle de la Réforme. Aussi, à côté des Pères, la Déclaration de foi place-t-elle les "Martyrs" qui n'ont pas eu seulement, comme nous, à "déclarer" leur foi, mais qui l'ont "confessée" au prix de leur vie.
L'autorité des textes anciens
La Déclaration de foi ne fait pas des Symboles de l'Église ancienne et des Confessions de la Réforme des textes absolus et intemporels qui formuleraient la foi chrétienne indépendamment des circonstances et s'imposeraient avec la même force toujours et partout. Elle y voit des "expressions successives" de la foi chrétienne. En leur contexte et à leur époque, ces documents ont servi à exprimer la foi chrétienne. Nous n'avons pas à les reprendre tels quels dans des situations différentes. Il nous faut à notre tour, à leur exemple, en s'inspirant d'eux, tenter d'exprimer justement la foi chrétienne dans le monde d'aujourd'hui. Il s'agit d'adapter nos énoncés ou d'en inventer de nouveaux, et non de répéter purement et simplement les anciens, alors que le contexte n'est plus du tout le même. Comme l'indique le "préambule" de la Déclaration de foi, on ne veut pas s'attacher "à la lettre des formules" (qui doit se modifier selon les temps et les lieux), mais au "message de salut qu'elles expriment", qui reste toujours le même (ce qui constitue "la perpétuité de la foi chrétienne"). Il n'y a pas d'antinomie entre la tradition (qui n'exige pas la répétition) et la novation (qui n'implique ni l'oubli ni le rejet du passé, mais qui appelle à une actualisation).
5. L'autorité souveraine des Écritures
L'autorité
Quand on parle d'autorité, on pense, le plus souvent, à une puissance contraignante qui s'exerce sur nous, limite notre liberté, et nous oblige à la soumission. En fait, le mot autorité (en latin auctoritas) vient du latin augere qui signifie : augmenter, accroître, agrandir; auteur fait partie de la même famille de mots. Cette étymologie nous oriente vers une vision positive de l'autorité. Elle suscite de l'inédit, elle augmente nos capacités, elle nous permet d'aller plus loin ou ailleurs, elle fait naître et grandir en nous une vie nouvelle.
Incontestablement, la Bible exige; elle contient des commandements et des interdictions, elle appelle à une obéissance. Mais sans oublier ni négliger ce premier aspect, il importe d'insister sur le second, plus décisif pour la foi. La Bible a autorité par ce qu'elle apporte et donne, par ce qu'elle dévoile et suscite. Elle fait connaître Jésus, nous rend presque intimes avec lui. Elle révèle l'amour de Dieu. À travers elle, par l'action de l'Esprit, la Parole de Dieu nous atteint et nous touche. Elle nous apporte force, paix et joie; elle nous éclaire et nous nourrit.
Même si elle comporte des affirmations et des prescriptions qui nous obligent, la Bible n'a pas pour fonction principale d'imposer des croyances et d'édicter des règles. Elle a autorité essentiellement parce qu'elle nous met en route, nous aide à découvrir les chemins de la fidélité, nous ouvre à de nouvelles dimensions de l'existence.
Souveraine
La Déclaration de foi affirme "l'autorité souveraine" des Écritures, et non leur "infaillibilité", ou leur "inerrance" ("inerrance" signifie l'absence d'erreurs en quelque domaine que ce soit). Les réformés ne sont pas fondamentalistes. S'ils donnent une valeur "fondamentale" et essentielle au message venant de Dieu que nous transmettent les Écritures la Bible, ils reconnaissent et admettent, ce que les études des spécialistes ont amplement montré, que les écrivains bibliques expriment ce message avec leurs mots, leurs idées, leurs préjugés et leurs erreurs. En disant cela, on ne diminue nullement la valeur ou l'autorité de la Bible. Bien au contraire, on souligne ce qui fait sa grandeur : en elle, la parole de Dieu se dit dans et à travers des paroles humaines.
"Souverain" veut dire supérieur, prédominant, et non pas unique ou exclusif. Notre foi et notre pensée religieuses ne se nourrissent pas seulement de la Bible. Elles s'alimentent aussi des conférences et prédications que nous entendons, des articles de journaux ou des livres de spiritualité ou de théologie que nous lisons, des discussions que nous avons, etc. Nous reconnaissons l'autorité des symboles œcuméniques, des Confessions de la Réforme et de la Déclaration de foi de l'Église Réformée de France. Nous respectons la "tradition" et suivons les directives adoptées par nos synodes. Nous sommes attentifs à la Concorde du Leuenberg que nous avons acceptée. Toutefois, ces diverses autorités ne sont pas souveraines. Elles dépendent de la Bible et s'y soumettent. Elles essaient d'expliquer et d'interpréter le message biblique. On doit les examiner, les critiquer et les évaluer à partir de ce message. Il n'appartient pas à la tradition et aux textes de l'Église de déterminer la juste interprétation de la Bible. À l'inverse, la lecture, l'écoute et l'étude de la Bible décident de la valeur des affirmations traditionnelles et des déclarations ecclésiales.
Les théologiens réformés ont l'habitude de distinguer la norma normans, l'autorité supérieure et souveraine qui appartient à la seule Bible de la norma normata, autorité seconde et subordonnées. Le sola scriptura ("l'Écriture seule)" proclamé par la Réforme ne signifie pas que nous ne voulons connaître rien d'autre que la Bible. Il veut dire que seule la Bible a, pour notre foi, une autorité décisive.
Les Saintes Écritures.
La Déclaration de foi dit "les Écritures" et non "l'Écriture". Il faut souligner le pluriel. À la suite d'une erreur grammaticale fort ancienne, le pluriel neutre grec ta biblia est devenu en latin biblia un singulier féminin. Du coup, nous disons la Bible au lieu des Bibles, ce qui serait plus exact. En effet, la Bible est un recueil de livres divers qui présentent une grande diversité littéraire et aussi théologique. Il ne faut pas effacer cette pluralité. Elle fait l'extraordinaire richesse des Écritures. On n'a jamais fini de les connaître et de les comprendre. Il y a toujours du nouveau à découvrir en elles. Elles nous entraînent dans une recherche et une réflexion incessantes. De plus, leur diversité contribue à ouvrir l'espace de liberté qui caractérise une vraie autorité. Si elles ne permettent pas de dire n'importe quoi, si elles rejettent et disqualifient certaines interprétations, elles en admettent plusieurs, et, de ce fait, nous donnent aussi la parole*. On pourrait appliquer à la Bible elle-même cette parole de Jésus : "il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon père" (Jean 14, v.2).
Ces Écritures sont qualifiées de "saintes". Dans la tradition réformée, on appelle "saint" non pas ce qui possède des qualités particulières, mais ce qui est en rapport avec Dieu, orienté vers Dieu, et à son service. Ainsi, aux seizième et au dix-septième siècles, on parle du "saint ministère" sans faire pour cela du pasteur un personnage sacré. Les Écritures sont saintes, parce qu'elles constituent un ensemble de témoignages qui permettent de comprendre l'action de Dieu et d'entendre la parole qu'il nous adresse. Elles ne sont pas saintes et sacrées en elles-mêmes, parce qu'elles posséderaient un pouvoir intrinsèque, comme les formules magiques. Elles le sont à cause de ce dont elles parlent, et parce que Dieu s'en sert pour nous atteindre.
Le témoignage intérieur de l'Esprit.
Les Écritures sont un ensemble de textes littéraires ou de documents historiques. On peut légitimement et, même, on doit les étudier en tant que tels, en utilisant les mêmes procédés et méthodes que pour d'autres textes. Cette étude, pour nécessaire qu'elle soit, ne suffit pas. La lecture savante doit se prolonger par une lecture croyante que suscite l'action du Saint Esprit dans nos cœurs et nos esprits. L'Esprit fait que les Écritures deviennent pour nous ou nous transmettent une parole vivante de Dieu. Il donne une portée, une vigueur et une autorité existentielles à ce que nous lisons dans la Bible.
Au dix-neuvième siècle, on s’est beaucoup préoccupé de l’inspiration des auteurs bibliques. Ont-ils été seulement les portes plumes de Dieu, écrivant pratiquement sous sa dictée ou ont-ils été des interprètes qui apportaient du leur dans leur rédaction? On a proposé diverses théories et on en a beaucoup discuté. En fait, l’inspiration des lecteurs de la Bible a autant d’importance et joue un rôle aussi décisif que celle de ses auteurs. “Il est nécessaire, écrit Calvin, que le même esprit qui a parlé par la bouche des prophètes entre dans nos cœurs”*. Pour cette raison, dans les cultes réformés, la lecture de la Bible est précédée par une prière qui demande à l’Esprit d’agir pour que le texte lu devienne parole vivante. Sans l’Esprit, les passages les plus beaux des Écritures et les prédications les plus émouvantes relèvent de la littérature ou de l’art et ne portent pas une révélation ou une parole divine. Pour les réformés, il existe une complémentarité fondamentale entre l'Esprit et les Écritures. L'Esprit ne parle pas sans les Écritures ou indépendamment d'elle. Réciproquement, les Écritures ne font entendre une parole de Dieu que par l'action de l'Esprit.
La règle de la foi et de la vie.
Les réformés reconnaissent dans les Écritures "la règle de la foi et de la vie". Par "foi", il faut comprendre ici ce qui concerne notre salut. La Bible nous apprend par qui et comment nous sommes sauvés; elle nous dit de quelle manière le salut nous est donné, parvient jusqu'à nous et nous atteint. La "vie" désigne le service et l'obéissance que nous devons à Dieu. Les Écritures nous montrent les chemins d'une existence "plaisante à Dieu", comme l'écrit la Confession helvétique postérieure.
Dans quantité de domaines, par exemple en mathématiques, en physique, en biologie, la Bible n'a rien à nous apprendre. Son autorité ne s'étend pas à tous les secteurs de la connaissance et de l'existence*. Il y a abus quand on prétend, comme certains théologiens du dix-septième siècle, qu'il n'y a pas de fautes d'orthographe ou de grammaire dans le Nouveau Testament, parce que ce serait indigne du Saint Esprit qui en a inspiré les auteurs. Il y a superstition et obscurantisme quand on rejette les théories de l'évolution ou les hypothèses scientifiques sur l'origine et la formation de l'univers au nom des récits de la Genèse. On applique l'autorité de la Bible dans des domaines où elle n'a rien à voir. Pour sa part, Calvin n'hésite pas à écrire qu'on ne doit pas tirer des notions d'astronomie des premiers chapitres de la Bible. Dans d'autres cas, il paraît plus difficile de tracer la frontière entre ce qui relève de l'autorité de la Bible et ce qui lui échappe. Mais, il ne faut pas en tout cas s'appuyer sur elle pour disqualifier et contester les sciences et les techniques humaines.
6. Le salut gratuit
Au cœur de l'Évangile et à la source de la foi chrétienne se trouve l'annonce de l'amour de Dieu qui nous sauve en Jésus Christ. Nous n'avons pas à gagner notre salut par nos mérites, ce dont nous serions d'ailleurs incapables. Il nous est donné gratuitement, sans conditions ni contreparties. La Réforme l'a rappelé avec beaucoup de force contre une prédication qui invitait à accumuler de bonnes œuvres pour obtenir la grâce de Dieu.
Pour exprimer ce message, la Déclaration de foi se sert de plusieurs textes bibliques. Elle cite Jean 3, v. 16, "la révélation centrale de l'Évangile" qui souligne l'amour et le don de Dieu. Elle associe Ephésiens 2, v. 8, (c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi") avec Romains 4, v.25 ("Jésus Christ notre seigneur, livré pour nos offenses, ressuscité pour notre justification"). La grâce suscite en nous la foi en Jésus Christ qui est mort et ressuscité pour nous sauver.
"Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu", affirme Paul. Il ne s'ensuit nullement que le chrétien n'aurait rien à faire. Il agit parce qu'il a été sauvé et non pour être sauvé. Ses actions ne lui procurent pas le salut; au contraire, elles en découlent. La Déclaration de foi déclare que "sous l'action de l'Esprit", on "montre sa foi par ses œuvres". La foi entraîne et implique donc bien des œuvres qui ne sont pas la cause, mais la conséquence de la grâce.
7. Les missions de l'Église
L'Église n'est pas un but et une fin en soi. Elle existe pour le service de Dieu, du monde, des êtres humains en général et des ses fidèles en particulier. Elle a des services à rendre et des fonctions à remplir. Les derniers paragraphes de la Déclaration de foi énumèrent les différentes tâches qui sont sa raison d'être :
1. Donner un enseignement et assurer un culte. Sa catéchèse, ses célébrations, ses sacrements, sa liturgie renvoient aux "grands faits chrétiens affirmés dans l'Évangile". Lors de la rédaction de la Déclaration de foi, cette expression a provoqué un vif débat*. Dans un rapport à un synode, le pasteur Élie Lauriol avait soulevé le problème de la naissance virginale dont l'historicité est contestable et avait demandé si souscrire à la Déclaration de foi impliquait qu'on affirme cette historicité (ce qu'aurait refusé de faire les libéraux)? Il a été répondu par certains que la naissance virginale ne faisait pas partie des "grands faits chrétiens". D'autres ont estimé que l'on pouvait accepter une interprétation de ces "faits" qui ne les considère pas comme des événements historiques effectifs. En termes contemporains, on dira que "les faits chrétiens" peuvent désigner soit la rencontre existentielle avec la parole de Dieu (ce qui serait la thèse de l'école de Bultmann) soit des événements objectifs (comme le soutient aujourd'hui Pannenberg)*. La Déclaration de foi souligne que la foi repose sur un fait, l'intervention de Dieu dans l'histoire. Cette intervention est tantôt comprise comme le surgissement et le déploiement de la Parole, tantôt comme un suite d'événements matériels. La Déclaration de foi ne tranche pas et n'a pas à trancher ce débat entre deux écoles théologiques.
2. Annoncer l'évangile au "monde pécheur", c'est à dire à ceux qui ne connaissent pas le Christ. Cette annonce doit se faire au près, comme au loin (la mention de l'œuvre missionnaire rappelle que l'Église réformée participe à l'annonce de l'évangile au delà de ses frontières).
3. Travailler au "réveil des âmes". L'expression a vieilli, mais dans son contexte à un sens très précis. Elle désigne le passage d'un assoupissement religieux et d'une somnolence spirituelle à une foi vive et active. Il s'agit ici d'évangéliser non ceux du dehors, mais ceux qui se situent à l'intérieur des églises, qui se réclament du Christ. Nous avons tous besoin que l'évangile nous secoue, nous réveille et nous mobilise. Les paroisses et leurs diverses activités ont pour but de nous empêcher de nous endormir.
4. Manifester "l'unité du corps du Christ", c'est à dire de l'Église. Nous n'avons pas à créer cette unité (la Déclaration de foi parle, plus haut, de "la communion de l'Église universelle" comme d'un fait). Elle nous est donnée en Christ, mais nos divisions et nos querelles la masquent. Il nous faut donc la manifester, rendre visible ce qui, pour le moment, est invisible et secret. Cette manifestation n'implique pas obligatoirement une organisation ecclésiale unique. Elle se concrétise tout autant par des concertations, des dialogues et des collaborations, comme celles du Comité mixte luthéro-réformé, de la Fédération protestante de France, du Conseil chrétien des Églises, de la Conférence des Églises d'Europe, de la CEVAA, du Conseil Œcuménique des Églises, etc. Tous ces engagements répondent au souci de "l'unité du corps du Christ".
5. Enfin, l'Église Réformée se reconnaît une responsabilité dans le domaine social. Elle "travaille à la paix entre les hommes"; elle "lutte contre les fléaux sociaux". Elle n'a certes pas compétence ni vocation à proposer et à défendre des programmes de gouvernement. Elle ne remet pas en cause la laïcité de l'État ni sa séparation d'avec l'Église. Toutefois, sa mission et son service ne se limitent pas au domaine religieux. L'Évangile nous mobilise au service de tous dans tous les domaines. Il nous incite à travailler à une juste harmonie dans nos sociétés et à nous opposer à tout ce qui contribue à la déshumanisation de nos semblables.
Actuellement, l'Église Réformée de France se sert de quatre verbes pour caractériser son action : édifier, former, témoigner et servir. Ces diverses tâches, qui visent à préparer "les chemins du Seigneur" dans notre monde, la Déclaration de foi les situe dans la perspective du Royaume de Dieu à venir. Elles sont notre manière de vivre et de pratiquer l'espérance chrétienne.
André Gounelle
contribution à La Déclaration de foi de l'Église Réformée de France
(Église en débats, n° 1), Les Bergers et les Mages, 1995.
Notes :
* Sur ce processus, voir Vers l'unité, pour quel témoignage? La restauration de l'unité réformée (1933-1938), Les Bergers et les Mages, 1982 (actes d'un colloque organisé par l'Institut Protestant de Théologie sous la direction de Jean Baubérot).
* Voir A. Gounelle, "Le Tout Puissant", Le Cep, décembre 1987.
* Le mot "aliénation", qu'utilise P.Tillich pour parler du péché (voir Systematic Theology , 2, p. 44 à 75), se trouve employé dans le même sens par des textes de la mouvance calviniste : ainsi la Confession de La Rochelle (art.9), où l'on trouve également "déchu". Cf. "Confession de foi de l'Église de Paris" (1557), et "Confession des escholiers" (1559), Opera Calvini, t. IX, col.716 et col. 723.
* Elle parle une fois du "monde pécheur", auquel l'Eglise doit annoncer l'Evangile.
* On le comprend trop souvent comme une faute morale, et non comme la dégradation de la relation avec Dieu.
* Cf. A. Gounelle, "Le salut", dans Études théologiques et religieuses, 1978/2.
* Notons les choix orthographiques de la Déclaration de foi, qui se retrouvent dans les textes officiels de l'Église Réformée de France. Pour désigner le message du Nouveau Testament, elle écrit Évangile avec une majuscule. Elle écrit toujours Jésus-Christ avec un trait d'union, ce qui est très contestable puisqu'il ne s'agit pas d'un nom double, mais d'un titre (Christ) donné à une personne (Jésus).
* Dans les pays anglo-saxons, les Églises réformées se nomment le plus souvent "presbytériennes".
* Texte dans Confessions et catéchismes de la foi réformée, Labor et Fides, 1986.
* Voir, sur tous ces points, le texte adopté par le synode national de Chantilly en 1986 : "Notre référence à la Bible. Comment? Pourquoi?"
* J. Calvin, Institution de la religion chrétienne, 1/7/4. Il faut prendre ici "prophètes" au sens large de ceux qui ont rédigé les écrits de la Bible.
* Je ne suis pas ici les analyses ni n'adopte les conclusions de F. Méjean, reprises par J.P. Willaime dans Vers l'unité quel témoignage?, Les bergers et les mages, 1982, p.278-279, et 306. La phrase "reconnaît en elles la règle de la foi et de la vie" me semble avoir le même sens que l'expression "en matière de foi" utilisée dans la Déclaration de 1872.
* Cf. les témoignages de J. Cadier et de J. Cruvellier, ainsi que la contribution de B. Roussel dans Vers l'unité quel témoignage?, p.106-107,p. 113-114, p.129-130, note 5; cf p. 146, p.153, p.182.
* Cf. Denis Muller, Parole et histoire, Labor et fides, 1983.
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